Sport d’élite: un début de saison rythmé par le COVID
Après une saison 2019-2020 riche en succès, les sportifs d’élite de l’AFD se présenteront fin novembre au départ des premières courses de Coupe du monde. Les biathlètes et les fondeurs sont eux aussi soumis aux conditions particulières imposées par la pandémie de coronavirus. Lydia Hiernickel et Irene Cadurisch, membres de l’équipe de sport d’élite de l’AFD, ne doutent cependant pas de pouvoir obtenir de bonnes performances malgré ces conditions.
23.11.2020, Yvonne Siemann
Au terme d’une longue pause estivale, la fondeuse Lydia Hiernickel et la biathlète Irene Cadurisch sont impatientes de pouvoir à nouveau porter un dossard. Pour Hiernickel, qui fêtera bientôt ses 24 ans, l’objectif est clair: «Je souhaite réaliser de bonnes performances en Coupe du monde afin de pouvoir prendre le départ des Championnats du monde à Oberstdorf.» La grisonne de 29 ans Cadurisch, qui a est parvenue à glaner deux places dans le top dix lors des épreuves de sprint et de relais des Jeux Olympiques de Pyeongchang, a pu suivre un entraînement intensif durant l’été et se sent prête à lutter pour une qualification aux Championnats du monde. Les deux jeunes femmes rêvent évidemment de participer aux Jeux Olympiques d’hiver de Pékin en 2022 – «Cet hiver, la qualification ne fait cependant pas encore partie de mes principaux objectifs» explique Hiernickel, qui a tout de même obtenu le 7e rang du relais féminin à Pyeongchang.
S’entraîner et concourir dans des conditions particulières
En cette année de pandémie, les athlètes et leur équipe doivent cependant faire face à un défi supplémentaire. La préparation elle-même n’a pas pu se dérouler dans les conditions habituelles. Swiss-Ski a mis en place un concept de protection visant à éviter les contagions. Ce concept préconise de garder ses distances, de s’entraîner toujours avec le même groupe et de porter un masque lors des trajets pour se rendre à l’entraînement et rentrer à domicile. Les camps d’entraînement, qui ont d’ordinaire lieu à l’étranger, ont été en partie repoussés et se sont déroulés exclusivement en Suisse.
Les compétitions sont elles-mêmes soumises aux mesures de protection. Chaque athlète doit par exemple présenter un test COVID négatif pour être autorisé à prendre le départ. De nombreuses courses de deuxième ligue ont été annulées. L’évaluation que feront les entraîneurs en vue de la qualification aux Championnats du monde jouera donc un rôle plus important. Cadurisch résume: «Cette année, les athlètes aussi doivent se montrer plus flexibles que d’habitude.»
La prudence n’est pas uniquement de mise à l’entraînement, mais également dans le cadre privé. «En ce moment, il vaut mieux éviter d’aller manger avec ses amis», estime Cadurisch. Si l’on considère que la saison ne dure que trois à quatre mois, l’on peut comprendre que les athlètes ne veuillent pas en sacrifier plusieurs semaines pour des raisons de santé. Cadurisch reprend: «On a quand même du respect vis-à-vis de la maladie» - il faut dire que celle-ci peut avoir des conséquences sur le long terme et provoquer des lésions pulmonaires. Hiernickel essaie elle-aussi de se protéger contre une éventuelle contamination, mais relativise malgré tout: «Il ne sert à rien de trop y penser.»
Service à la frontière durant le confinement
Parallèlement à leur carrière sportive, les deux jeunes femmes travaillent comme gardes-frontière à l’AFD. En temps normal, Hiernickel effectue son service au poste de Rheintal-Süd. À l’époque où les frontières étaient fermées à cause du coronavirus, elle a été principalement affectée dans divers postes des Grisons, notamment à Samedan, ainsi qu’à Boncourt, dans le Jura. Elle s’est réjouie de pouvoir découvrir différents lieux de travail et elle n’est pas prête d’oublier la première vague de la pandémie: «La fermeture des frontières était une chose que l’on n’aurait jamais pu imaginer auparavant. D’ordinaire, le trafic y est fluide, mais ce printemps il arrivait qu’on ne voie personne durant des heures.»
Cadurisch a quant à elle été affectée au poste frontière de Castasegna. Elle se rappelle avoir beaucoup apprécié la cohésion ressentie au sein de l’AFD. Elle non plus n’est pas prête d’oublier le printemps 2020. «Qui sait si l’on sera à nouveau amené à vivre une situation aussi particulière?» Elle se montre également reconnaissante d’avoir pu commencer sa formation à l’AFD en 2012 et de pouvoir désormais y travailler comme garde-frontière. «La formation était passionnante. Du droit au tir au pistolet, j’ai appris énormément de nouvelles choses – je ne peux que la recommander.»
